mercredi 4 février 2009

Salir de Zipolite

« Salir de Zipolite » 3 février 2009

Dans un château y avait Bozo…(F.Leclerc)

Ils sont tous partis, la place est toute à moi, bien campé là haut dans mon « castillo » de fortune je me dis que je dois apprendre à bien faire cela : Le RIEN. Apprendre à gérer le rien, un vrai luxe…

Terminé l’écriture d’une toute dernière chanson, j’ai tout le loisir de la peaufiner, de la répéter, le dernier bébé celui qu’on chéri en oubliant un peu les autres… c’est comme ça!
Les campeurs sont sympas, très au naturel, mais aussi un peu brouillons, ils ont laissé la place avec des tout petits riens qui finalement attirent mouches, oiseaux et autre petits gourmands…le déchet le plus nombreux c’est les mégots de cigarettes, chasser le naturel et il revient vite au galop, le salaud !
La femme de ménage ne vient pas ici tous les jours balayer le plancher! En fait elle ne vient jamais. Je dirais qu’elle n’est jamais venue la pauvre ! Si elle en connaissait seulement les plaisirs.
On me passe un râteau pour rien et moi je leur dit que je ferai le travail pour le même montant.
Mon petit château mérite lui aussi quelques retouches et une rallonge électrique serait d’un grand secours. Je vois la grimace, elle est la même en français qu’en espagnol, je leur explique que je suis obligé d’aller prendre ma « cerveza » chez le voisin pour pouvoir me servir de mon « computadora ». Ils ont vite compris, j’ai maintenant une prise de courant.
Pour le « martillo »ce sera « maniana » c'est-à-dire trois jours plus tard. Celui qu’on m’amène, j’en casse le manche sur le champs, il reviendra avec un vrai!

Maintenant que j’ai tout, mon château, ma plage, mon silence, ma musique, mon courriel à portée du désir, il m’arrive deux jeunes files de la Californie, une vraie (blonde) et une fausse( brunette), elles sont malades, elles ont mangé un « tortilla » au poisson sur la plage, offert par un beau mexicain basané qu’on ne peut discerné. (C’est peut-être mieux ainsi!)
Passé le midi on nous conseille de ne pas manger du poisson, il est frais de la veille ou du matin mais le soir venu…hum ! Même les Mexicains cessent de servir ou de consommer crevettes, crabe, langoustes et autres semblables à compter de 14h00. À moins d’être servis dans un restaurant ou très cuits, vaut mieux s’abstenir!…aujourd’hui je joue donc à l’infirmier.
C’est attendrissant! (Voir photos –Mes voisins)

J’ai peigné ma plage, essuyé ma table, lavé ma chaise, trouvé deux bacs de recyclage, désormais ça va se passer comme ça ici sous le château de Bozo. C’est –y assez Leclerc ? J’ai même délimité une zone pour fumeurs et un bac à mégots!

La visite chez « el doctor »
J’ai consulté un médecin chirurgien, la liste d’attente est de zéro, il lave lui-même son cabinet avec une serpillère et le trottoir avec un boyau et un balai… c’est propre, propre, propre…

Je lui explique mon cas, celle de ma tendinite aigue et de ma fibromyalgie au bras gauche, tout en espagnol et avec Roberpierre c’est jamais court! Imaginez!

Maintenant qu’il connaît ma vie, celle de ma mère, de mon père, de mes frères et sœur, de mon divorce, de ma séparation, de mon voyage, du 11,300 km à tenir le volant, il me recommande des « pinunnes » et des « vitamines ». Je lui dis que je vais vérifier ses recommandations auprès de mon médecin traitant par internet… -« Pas de problème! «
Je lui demande combien je lui dois :
-« Rien! (Nada)»
Seulement si je reviens (revenir=regressar, c’est quand même pas rien! C’est régresser un peu! Ça fait réfléchir) et si je lui demande une ordonnance alors là oui, ce sera 15$!!!!
Je lui ai fait répéter trois fois, il l’a même écrit sur un bout de papier.
Et pour les « pinunnes » au max 20$ !! Des « peanuts coûtent plus cher le kilo, salées et rôties des deux bords»!!

Finalement à rien faire, on accomplit toutes sortes de choses et j’ai même le temps de me faire plaisir en rédigeant ces quelques notes sur la vie qui passe.

Mine de rien, ça affaire de ne rien faire! Je vous quitte, elles ont ouvert l’œil et émis un petit son!

Le lendemain mes deux« infirmas » sont sur pattes et s’en vont se les faire geler dans les montagnes où on se les gèle à 9 Celsius!

Ce soir sous et autour de mon château il n’y aura personne.
Roberpierre,

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