mercredi 11 mars 2009

Le coup du militaire

Vaut mieux les photographier de loin ceux-là!
C'est un convoi qu'on voit. Au total 25 véhicules. Baïonnette et mitraillette, ça pette, c'est plus qu'un sort,qui en sort!

10 Mars 2009
De Palenque, Chiapas, à Campeche, Campeche et à Merida, Yucatan.

Il y a le cou de Roberpierre, le coût d'un Mexicain (voir les articles plus anciens) mais il y a aussi le coup du militaire!

Finies les montagnes, « las courbas y los topes », ici c’est la plate plaine comme chantait Brel , les routes sont droites, on roule à 100-110, mon pilote automatique « el control de la velocidad » a repris du service.
Au premier contrôle militaire, des dents blanches, mitraillette à l’épaule, me demande si je peux faire monter à bord son copain en congé. Il se rend justement à Campeche! Comment s'en empêcher?
Si jamais vous avez le projet de traverser le Mexique en faisant du pouce, engagez-vous dans l’armée d’abord, c’est très efficace…

Lui il a 20 ans, il ne veut pas trop élaborer sur les relations tendues entre les militaires et la « policia municipale » corrompue, mais il me rassure en me disant qu’ils font tous un combat uni contre la délinquance, le trafic d’armes et le celui de la « drogua ».

A ce rythme-là on sera à Campeche à l’heure prévue… on annonce encore 150 km et 15 km plus loin on est à 160km du but! C’est comme ça!

Je lui offre le volant comme si je lui faisais un cadeau, il m’en remercie. Pour me rassurer il me raconte qu’il est propriétaire d’un « Hummer »!
Je lui demande son salaire, il me répond qu’il vit honnêtement et qu’il vivra mieux la semaine prochaine quand il deviendra commandant d’une division de cavalerie et grenadier. Il aime quand même conduire cette petite voiture, il l’a trouve « suave ».

A 50 km de Campeche il me dit qu’il doit me quitter. Son « pueblo » est ici plutôt que là! Il veut descendre sur la route nationale. J’insiste pour qu’il puisse se rendre directement à sa « casa »!
Son blaid est pauvre, il le sait et jamais il n’osera m’inviter dans sa « casa », ni voir sa vieille maman de 40 ans et jamais je ne verrai son « Hummer ». Chemin faisant, il connaît tout le monde et se permet de klaxonner et saluer tous ses copains et les « chicas » qui le voient passer avec une « Yarris AZUL, presque neuve » qui joue du Diane Dufresne à plein tube et me dit que l’armée c’n’est pas si mal finalement.

Il s’arrête dans un trou sablonneux en bordure d’une rue caillouteuse à quelques mètres d’un ensemble d’ « habitationes » qui ressemblent à des millions que j’ai vues défiler sur mon passage et dont les barres d’armatures rouillées saluent mon départ lent pour ne pas soulever trop de poussière et gâter notre « adios »

Mon rétroviseur m’indique qu’il a fait une entrée remarquée dans son blaid, Un tas de copains et de « chicas » sont déjà là tout autour de celui qui a des relations, du pouvoir, un fusil, un habit, des souliers vernis et de l’argent.

Très gentil ce Miguel.

Roberpierre

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