mardi 24 mars 2009

Les 4 mystères du Mexique

Du 19 au 23 Mars 2009 A deux jours du printemps, 15,600 km dans l’corps, dans le cœur, dans l’cou et dans l’bras.
Le 23 je quitterai le Mexique, je n’en aurai fait que le tour. Je me réserve le centre pour un autre moment.

En bref
Il y a au moins quatre mystères au Mexique.

Le premier et non le moindre.
Je n’arrive pas à m’expliquer comment il se fait qu’un pays aussi riche soit aussi pauvre.
Deux océans proches l’un de l’autre, un désert irrigable, un climat plein de tout, du soleil et de la pluie, de la végétation, des fruits et légumes a en perdre tous les jours de 20% à 50%, un voisin gourmand et riche, des montagnes et des plaines, de la forêt et du pâturage à perte de vue, un fond de terrain de pierres, de roc et de sable capable de supporter des charges énormes, aucun cycle de gel ou de dégel, des routes qui vont partout, une population aimable et vaillante et travaillante…La durée de vie utile d’une voiture ici est au moins le double de chez nous. Le coût de construction est au moins trois fois moins cher que chez nous et à la campagne je dirais dix fois moins.

Il doit y avoir un voleur ou deux c’est sûr!…Autant de richesse dans autant de pauvreté… c’est tout un mystère.
Selon le plus récent compte-rendu du gouvernement (2008) il est courant de rencontrer des salaires de 7 à 8 dollars par jour (11.7%, 150$/mois; 20%, 250$/mois, 23.5%, 350$/mois; 17%, 550$/mois; 11.8% 800$/mois, les autres ne sont pas affichés) et je paye mes bananes moins cher au Québec qu’ici. Je paye mon essence, le café, la bière, le même prix que chez nous et les mexicains réagissent encore bien!
Les camionneurs, les rois de la route, le sang de l'économie, de l'import-export, commencent à manifester...
Il n’y a que l’habitation qui soit vraiment bon marché! Faut voir ce dans quoi ils habitent, plus simple que ça, ça s’appelle une niche à chien. Le climat y est pour beaucoup. Les enveloppes de bâtiments n’ont que trois fonctions de base, les nôtres sept à huit et six mois de chauffe.

Le deuxième semble drôle mais il ne l’est pas du tout.
La côte Pacifique et la côte Atlantique sont deux mondes diamétralement opposés, mais une constante demeure….
L’état des routes est tellement chaotique que nul ne peut prévoir sur 150 km si on se retrouvera pour 25 km sur un bout d’autoroute (autopista) neuve, sur 25 km sur un bout d’une route nationale (la «libre ») fréquentée par des poules et des ânes et sur un autre 25 km sur de la terre et du sable.
Il y a les « libres » et les « cuota ».
Les « libres » ne le sont pas pour les autos, elles le sont pour tous les autres usagers de la route, on y fait ce qu’on veut et l’auto doit s’attendre à tout même au pire.
La « cuata » elle est vraiment libre, c’est celle que les automobilistes financent à l’usage… une vraie poule aux œufs d’or pour le gouvernement…j’ai compté en moyenne 5$ pour 150 km de route. Je pense que le gouvernement fait fausse route en décourageant l’usage de son meilleur réseau routier, toute l’efficacité du pays y perd au change.
Mais le comble c’est qu’il n’existe aucun standard pour régir l’omniprésence des dos d’ânes, les host...s de « topes » ou « reductores de la velocidad » ou « vibratores ». Chaque village y va de son imagination.
Des gros, des larges, des petits, des inexistants, des très visibles, des jaunes, des ocres, des blancs, des hauts et des bas, des bosses ou des creux…je n’arrive pas à les énumérer tous.
Le pays a imposé, comme il se doit, une signalisation pour indiquer un arrêt, ici c’est un ALTO et il est rouge, le pays a imposé des feux, des « semaforos » ils sont rouge, jaune et vert comme partout dans le monde; mais lorsqu’il s’agit des « topes » alors là c’est la chance, le hasard, le bris ou la mort.
J’ai fait inspecter mon véhicule aujourd’hui… il y a des cicatrices en dessous et heureusement tout mon système de direction a résisté. J’ai vu des cardans s’y briser, des systèmes d’échappements s’arracher et une moto partir en l’air. J’ai entendu des criks!, des craks!, des tocs! et des tacs! Même des tabarnaks! Bizarre de système!

Le troisième mystère est l’omniprésence continue de taxis
Ils sont partout, ils sillonnent les moindres rues, racoins, culs-de-sac, ils connaissent tout de la ville, ils sont en concurrence directe avec le système de transport en commun « los collectivos » et fonctionnent au même tarif. L’autobus vous coûte 0.55$, le taxi de même pour la même course.

Ils ne refusent aucun passager et en entassent dans leur voiture autant qu’elle peut en contenir. Il y a même des mains, des coudes et des têtes qui débordent, les enfants assis sur la maman, la copine sur le copain. Le seul qui occupe une place exclusive c’est le chauffeur. Ceinture pas ceinture on y va!

A ce jour je n’ai vu que trois femmes-chauffeurs. C’est un métier d’hommes, mais plus de 60% des passagers sont des femmes avec leurs enfants. Si vous marchez dans la même direction qu’eux, on vous klaxonne. On ne les appelle pas ils vous sollicitent, l’offre déborde la demande.

Ne levez pas la main pour saluer un ami, pointer une étoile ou chasser une mouche, tout de suite ils accourent en croyant que c’est le signal espéré. Plusieurs se hasardent à des virages en U, en L, en Z, en O, en T, tous interdits.

Jetez une poignée de morceaux de mie de pain à la place St-Marc à Venise en Italie et vous serez envahi de centaines de pigeons en quelques secondes, c’est un peu semblable ici… et toujours ce petit « tut! tut! » distinctif, agaçant qu’on reconnaît où qu’on soit au Mexique…jour et nuit. J’imagine la ville de Mexico!!!
Le mystère : Comment font-ils tous pour arriver à en vivre?

Le quatrième mystère en est un vrai comme chez nous au Québec :
Une femme qui donne naissance tout en restant vierge.
Au Mexique ce mystère est doublé d’un second.
C’est la sainte vierge de la Guadeloupe qui est la reine ici. Comment? Pourquoi? Dieu seul le sait mais ça fait l’unanimité à travers le pays.
La Guadeloupe n’a pourtant rien d’un territoire espagnol! Elle a déclassé la sainte vierge Marie, mère de Jésus lui-même… faut l’faire!
La Guadeloupe est une ancienne colonie française,
La Guadeloupe est à la fois une région d'outre-mer et un département d'outre-mer français (numéro 971).
Ce petit archipel des Antilles (mer des Caraïbes) se trouve à environ 7 000 km de la France métropolitaine, 600 km au nord des côtes de l'Amérique du Sud, à 600 km à l'est de la République dominicaine et à 950 km au sud-est des États-Unis.
Autrefois appelée calaou çaera, puis Karukera (« île aux belles eaux »), la Guadeloupe tient son nom actuel du Monastère royal de Santa María, situé dans la ville espagnole de Guadalupe, dans la province de Cáceres en Estrémadure, dont la statue de la Vierge (la « Virgen de Guadalupe »), était vénérée par Christophe Colomb qui vint la remercier pour son aide lors de la découverte du « Nouveau monde ».

Même après quelques efforts et échecs retentissants, les Mexicains célèbrent à tous les ans les déboires des français qui n’ont jamais réussi à s’y implanter et c’est pourtant elle qui les domine toutes et tous dans le palmarès des saints de ce pays.
A ce jour personne n’a pu me donner d’explications valables autres que le fait qu’elle serait apparue en personne à quelques fidèles au début de la conquête espagnole et que depuis, tout le monde, surtout la paysannerie idolâtre et la moins éduquée, lui voue un culte sans borne.

Au moins chez nous le frère André était connu de tous, la vierge Marie à travers toute la chrétienneté, mais ici au Mexique, celle de la Guadeloupe demeure pour moi une énigme, même Celine n’a pas réussi à la déloger, faudra faire appel à maman Dion dans les circonstances, c’est une affaire de femmes c’t’histoire.

A n’y rien comprendre

Roberpierre.

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