samedi 6 décembre 2008
NASHVILLE, CAPITALE DU COUNTRY ANGLOPHONE
Il fait froid, c’est Samedi, je suis seul, il est 15h00, la rue principale de la ville du « Country » est déserte ! Le ciel est gris.
Pas un son, pas une âme qui vive; que des commerces qui annoncent tous la même chose : Elvis, le sosie d’Elvis, l’histoire d’Elvis, la musique « Country », les trois milles rois de la musique « country » qui ont fait connaître les États-Unis bien avant la guerre aux terroristes…
Et il y a le Grand Ole Opry… fouillez-moi ce que ce nom veut dire. J’ai posé la question à dix personnes, des commerçants de la ville, des préposés à l’information touristique, rien à faire, un jour je trouverai bien. C’est une tradition et un classique depuis …19??
C’est le lieu, la Mecque de la musique « country » du monde entier!!! Rien de moins. « Think Big » ou pas pantoutte sti!
Les États-uniens ont une expression qui leur revient dans la bouche depuis que j’ai 6 mois d’âge :« It is but the world greatest « temple dedicated to country music… », no doubt !»
On peut utiliser la formule pour tout: le baseball, le criquet, le football, le char, l’internet, le « fast food », le ketchup, etc… on met l’épice qu’on veut dans la sauce!
Mon ami Jim a insisté : Vas-y!
J’ai mis mes couilles et j’y suis allé !
Je n’ai pris aucun risque, j’ai acheté mon billet à 16h00 pour un spectacle à 21h30…On m’a bien avisé que personne n’entrait avant 21h15, puisque le spectacle de 19h00 se terminait après 21h00.
Je suis revenu en début de soirée prendre un verre de vin dans un des multiples bars qui dansent en tandem avec les commerces dédiés aux chapeaux de cowboy, aux bottes de cowboy, aux gugusses du « country ».
Un commerce qui s’affichait comme “the World largest international music store in country music”
J’ai demandé un disque du grand Willy Lamothe. J’ai dû le répéter cinq fois et l’écrire. Ils étaient “ sincerely sorry!” je vous jure, ils sont sincères. Le soldat Lebrun, et Patrick Normand, leur plus grand ambassadeur au Québec, non plus… enfin j’irai voir chez Archambault à Monrial…De toute manière il n’y avait là rien d’autre qu’une immense fournée états-unienne.
Des brillantines dans tout, dans les cheveux, les dents et sur les souliers-aiguilles argentés des blondes rosées. Michèle Richard peut aller se rhabiller!
Les bédaines des mâles sont retenues par d’immenses ceintures incrustées de crucifix phosphorescents. Je ne m’en suis pas moqué, ils ont des bottes pointues et elles coûtent la peau des fesses!
Ça c’est l’image. Je vous fais grâce du son de la langue, on dirait des canards qui conversent… même les filles, les plus élégantes parlent comme ça, c’est débandant, c’est un cas de Viagra… Dans ma petite tête, ça roulait vite : Et dire que ce peuple veut se pointer comme modèle mondial pour gérer le monde à leur manière.
Il est 19h00, la rue est enfin animée, les musiciens de rue sont tous au RdV. Les doigts gantés, gelés mais en feu, essayent de transformer le bruit en musique dans la cacophonie totale où chaque commerce a droit au maximum de diffusion sur le trottoir, c’est la libre entreprise et au plus fort la poche! Qui dit mieux!
J’ai fait tous les pubs et tous les bars de la rue… je vous jure! Partout le même spectacle, des musiciens talentueux omnipuissants derrière des amplificateurs encore plus puissants que les États eux-mêmes. Le même scénario, ils têtent tous un Budweiser qui traîne sur la scène devant chaque musicien, ont tous le même type de jeans et sont tous plus délabrés les uns des autres. Tout le monde parle fort, l’expression « loud mouth » leur va bien.
Les remarques typiques qui reviennent sans cesse sont de deux exemplaires : Are you having fun ? et un ordre : ENJOY!
Les basses fréquences tentent désespérément de faire trembler le bâtiment, le monde, les faire trembler, les démolir. Les hautes fréquences se battent entre elles, les États sont en guerre, je pensais qu’ils en avaient marre, mais j’entends qu’ils en raffolent encore et encore…
Il fait froid, tout le monde courent dans la rue… les filles « sexies » se tiennent entre elles, en groupe, au cas où… et rigolent du premier mec qu’elles voient…du plus beau au plus laid. Le rire se noie dans la cacophonie de la rue…
J’ai jamais vu autant de « cowboys et de cowgilrs » sans cheval ni vache, les animaux doivent être interdits en ville.
Il est 21h00 je me rends à la «Mecque »… je ne dois pas être en retard! En tournant le coin, c’est 15, 20, 25 autobus pleins à craquer qui déversent sur le trottoir, des centaines de personnes venues de tous les coins et recoins des États-Unis qui se mettent tous et toutes à la queue leu leu et discutent avec frénésie et enthousiasme la chance qu’elles ont d’être enfin venus au Grand Ole Opry.
Certaines ont apporté des papiers-mouchoir au cas où elles auraient à pleurer et elles en offrent à celles qui les ont oubliés!
La moyenne d’âge est d’environ 60 ans, mon âge et je suis là! Moi aussi!
Mon choc culturel se continue, la quantité de chapeaux de cowboy s’est multipliée par dix ! Les femmes coquettes se sont teints les cheveux d’un blond-platine, des fois avec du rose dedans… je ne bande toujours pas ! L’enthousiasme est à son maximum et je suis là, en rangée pour assister au spectacle tant couru. Dois-je revendre mon billet et faire du profit et partir ou bien dois-je y aller ?
J’y vais !
Le bâtiment et la salle sont magnifiques. Il a du vécu, la scène aussi. Rien à faire : l’accent, l’accent… je ne comprends pas comment ils peuvent dicter au monde comment il faut faire avec un accent de canard pareil !
Enfin la soirée commence…
C’est une alternance entre un animateur qui est responsable d’annoncer les commanditaires de la soirée et les artistes qui défilent les uns après les autres. A toutes les cinq minutes c’est le fromage Craquer Barrel qui nourrit l’Amérique, le Mélange de Martha White qui ajoute tout ce qu’il faut à la gastronomie du petit déjeuner, les Pompes de Johnson qui garantit confort été comme hiver et les équipements de chasse et pêches Machins…
Les artistes se succèdent dans la bonne humeur, les plus jeunes ont 50 ans et ils s’amusent, ils sont formidables, ils sont des experts…des virtuoses, c’est la crème de la crème… ils se connaissent tous et tout le monde entier connaît leurs chansons, leurs pièces.
Cet artiste, tout le monde entier le connaît, ils en sont convaincus, excepté Roberpierre, cet ignare.
La dernière fois que j’ai été confronté à un choc culturel aussi intense fut quand les organisateurs m’ont débarqué à l’Opéra de Pékin en Chine sans m’aviser, mais eux n’avaient pas la prétention que le monde entier se devait de le connaître, ça viendra peut-être.
Je suis rentré chez moi riche d’un choc culturel qui a pris toute sa dimension réelle, je les avais bien entendus des fois à la rédio et vus à la TV, mais en personne, il faut avoir le cœur solide…
Ce qui se fait aux États, semble se faire instantanément partout sur la planète…
Je dois un grand merci à mon papa…qui en anglais disait Mercy
A mon grand ami Jim qui connaît mes points faibles, je dis merci
Roberpierre encore ton ami… je te le dis j’ai des couilles, tu vas voir!
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