Tijuana, Mexicalia, etcetera …
Je ne connais rien du sud ni du reste d’ailleurs mais le nord est mis à rude épreuve…
Tout le processus d’obtenir un visa et un permis de conduire son propre véhicule au Mexique a pris plus de deux heures!
Chez les amelocs c’est la paranoïa de la sécurité nationale qui retarde tout et chez les Mexicains c’est la surenchère bureaucratique et le désir réel d’emmerder et de se moquer du maître qui dirige et affecte tout leur comportement depuis des siècles!
(Le paragraphe qui suit n’est pas facile à suivre.)
Les États-Uniens sont chez eux comme toujours, chez eux. La différence est que lorsqu’ils sont chez eux il n’y pas d’obligation de se barricader et de se protéger de chiens et de barbelés, (sauf exceptions) mais lorsqu’ils sont chez eux alors là ce sont les clôtures contrôlées, l’usage d’un garde de sécurité, de chiens, d’un mot de passe, etc….
C’est la richesse versus la pauvreté, chez soi c’est un problème mais chez eux ce sont les deux problèmes réunis… les conséquences sont multiples…
(Pas facile?)
La première chose que je m’empresse de dire à tout Mexicain c’est que je ne suis pas un états-unien, ils en déduisent que je suis canadien, mais je ne me suis jamais senti canadien alors j’insiste pour dire que je suis Québécois… les sourires s’allument …c’est magique! Même si plus du trois quart ne save pas ce qu’est le Québec. Il y a tout de suite une complicité qui s’installe…
On ne m’a pas encore identifié aux « los tabarnacos : » je dois être encore trop loin de Puerto Vallarta ou de Cancun ou de la « ciudad de Mexico » ! On verra.
Mais je comprends très bien qu’à un moment ou l’autre ce sacre nous monte à la bouche tellement l’exaspération arrive vite... Celui à la douane je l’aurais crucifié.
Comme le souligne mon ami Jacques dans son langage… « …ou bien tu t’ associe au dominant ou bien à l’ « underdog …c’est ton choix !» En effet. Mais la position du Québecois est souvent ni l’un ni l’autre, c’est une position ambivalente, mêlée d’empathie irriguée de sang latin et du rationnel obligé par le climat froid.
Au Québec les chantiers avancent vite, l’hiver nous commande d’être prêt, nous oblige sous peine de mort à s’organiser rapidement. Ici tout est tellement long, l’urgence n’existe pas,
La fierté s’exprime ailleurs…dans l’apparat, le rutilant, la dent en or, le costume d’état avec la chemise blanche… le comble , c’est la femme policière mexicaine. Si elle le pouvait elle travaillerait en talons aiguilles avec des dorures tout autour du cou et des poignets dans un uniforme militaire.
Et comme pour beaucoup de gens pauvres, la fierté s’arrête là, à sa personne, puisque l’extérieur, l’environnement, la beauté autour de soi, c’est trop loin du portefeuille personnel. L’État investit des masses de publicité pour inciter la population au nettoyage, à la beauté et ce faisant , il le fait en placardant ad nauseam le paysage, d’affiches répétitives qui ne font qu’ajouter à la pollution visuelle du paysage.
Personne ne semble vouloir règlementer les publicitaires, les seuls à s’afficher comme l’incarnation de la réussite, les effacer c’est d’effacer la dent en or qui brille sur un large sourire presqu’édenté.
L’« Underdog » c’est le Mexicain pauvre qui vit des miettes de tout… les miettes des amerlocs sont plus grasses que celles des autres occupants ou visiteurs du territoire.
C’est aussi ce Mexicain nouveau riche qui vit de sa complicité avec un états-uniens et qui fait fortune au yeux de ses pairs..
On en a quelques exemplaires de ça chez nous aussi au Québec qui nous empêchent d’accéder à notre indépendance depuis 200 ans !
Depuis deux jours, deux nuits, je fais des haltes dans des petits motels bon-marché, ($25-$30) qui reçoivent toutes les chaînes télévisées du Mexique… mon constat : 75% à 80% de ce qui est offert ce sont des émissions, des films, des spectacles en provenances des É.U. diffusés dans la langue d’origine (anglais) et sous titrés en espagnol ou bien carrément, bien maladroitement doublés en post-sync en Mexicain.
Le premier incluait une série de films pornographiques sans arrêt sur trois chaînes où le mot « Phoque et Phoque mi a gainne » n’a plus besoin de se faire traduire, c’est direct, c’est plus vrai et ça fait bander pareil! Mais le service de l’internet n’était pas inclus!
Le deuxième n’offrait rien du genre mais l’internet était inclus et ne fonctionnait pas! J’ai dû me rendre dans le blaid ensablé pour donner et recevoir des nouvelles de mon monde….
A mon goût plus de 90% de ces émissions sont des productions et des reproductions qui me font penser au Coca-Cola, Hot Dogs, Hamburgers, et maintenant Poutine de ce monde c'est-à-dire, faciles à tout point de vue, et bourrées de sucre et de douceurs. C’est du manger mou et vite.
Ce sont toutes des histoires où les bons sont les bons et les méchants sont les méchants, où les femmes sont toutes des romantiques incurables et les hommes ont tous l’allure de joueurs de « baseball » qui auraient 30 à 40 livres en trop.
Du côté Mexicain, le 20 ou 25%, c’est pareil, cependant les nanas sont en brillantine et en talons aiguilles et les mâles ont été taillés au couteau et se font toujours désirés.
Bien sûr il y aura toujours de la place pour un Bruce Lee qui coupe des têtes avec ses main…et James Bond…
Je me couche dans un lit propre. On dit « limpia por favor y agua por biber » c’est ça le plus important… Les draps sont d’un blanc javelisé, il y a une cruche d’eau potable sur la commode, il n’y aura pas de champoing, ni de lotion pour le corps,ni de casque pour la douche, ni du dentifrice en tube, ni de « conditionneurs » et du senbon, ni des serviettes et de débarbouillettes partout. On trouve un p’tit morceau de savon emballé, un sceau de propreté sur le bol de toilette, une petite chaufferette d’appoint au cas où la nuit serait fraîche…
Je transfère mes photos numériques et vide mon appareil photo (Kodak et Caméra n’étant pas français !) et je réorganise le tout avant de me coucher.
Je quitterai mon hôtel demain matin pour atteindre Hermossillos …
Je revois la route… un long serpent qui semble se diriger droit sur les montagnes, le long d’un immense mur qui marque la séparation entre les É.U. et le Mexique… elle est rouillée, Israël rêverait d’un tel mur des lamentations, aussi loin que mon œil puisse vouloir atteindre l’infini ce ruban brun ne s’arrête pas… il coupe le désert, il grimpe les montagnes, il passe à travers tous les petits ruisseaux desséchés, du côté des états on rase régulièrement une bande d’au moins 50 pieds et du côté mexicain on lasse les cactus s’y mettre à l’abri du vent du vent…
Ce long serpent étroit et achalandé où se croisent des camions remorques surchargés, dont les bâches lâches flacottent au vent comme de vieux drapeaux usés , filent à vive allure et je dois suivre le rythme…esquivant de temps à autre des retailles de pneus déjantés… La route est étonnamment belle et les paysages sont lunaires, le coucher du soleil qui dépeint tout ce décor lui confère des allures dramatiques sans pareil. Ma crainte des hauteurs m’inquite à chaque fois que je vois apparaître une série de montagnes regroupées, mais le long serpent glisse en silence tout au bas et j’en sors souriant…
Demain ce sera demain… comme j’apprends à dire et à me répéter ici …
Bon! Suffit pour ce soir ! A plus
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