Acapulco le 24 janvier 2009
J’ai bien dormi, je suis à 30 minutes d’Acapulco, je bois mon jus de fruits de mangue, c’est le moins cher! Je mange deux bananes (elles sont plus chères qu’au Québec!) un kiwi, (au même prix) et j’attaque la sainte ville!
C’est le merdier total, on refait la route nationale, c’est aussi la rue principale, ça fait trois ans que ça dure. Des talus de sable ici, un pont de fortune là, des brèches partout et il faut que « los camiones » passent! C’est vital mais pas de place pour le vélo. On laisse un âne brouter la dernière fleur de macadam qui a poussé dans un joint mal scellé de la conduite d’eau… la rue nous expose ses entrailles!
Le pays n’a pas de politique de recyclage. Imaginez le décor rural et le décor urbain… ça jette tout par les fenêtres! Ce qui est vrai à 30 km, l’est encore plus à 20, 10, 5 et Vlan! Je suis dedans…j’entre par la partie la plus ancienne, le vieux Acapulco n’a rien de très charmant, à ce chapitre, Puerto Vallarta est une merveille! Il fait 38 à l’ombre et on y cuit de la bidoche sur des grilles enfumés.
Je suis envahi, poursuivi, accompagné de coccinelles, comme des coquerelles, ces petites Volkswagen (la voiture du peuple) des années 70 se sont toutes donné RdV à Acapulco,. Bosselées, débosselées, refaites, repeintes au fusil, à la main, avec ou sans capot, avec ou sans fenêtres, une porte est tenue par d’immenses élastiques, une autre parade dans une tenue complètement refaite, de quoi faire rougir de fureur le « führer » qui les a exigées en 1940! Ça fait fureur ! Une vraie ruche.
Ici il y a trois voies de large à gauche et une seule à droite, pourquoi ? Je cherche encore la réponse, et soudainement c’est l’inverse !!!
Quand je demande mon chemin on me dit souvent tout droit : «derecho» alors qu’il n’y rien de droit.!!! Ils ont tous l’index croche, c’est peut-être la réponse… Le seul qui n’a pas encore d’éraflures, c’est moi, je sens que bientôt ça va y être! Enfin j’esquive, je reste poli, des fois ça fait penser aux rues du Vietnam avec des « sémaforos » qui clignotent pour rien, des « ALTO » (Arrêt) qui ne servent plus…mais des « topes » partout.
C’est le traitement le plus traître que ces Chr…sss de « TOPES », des « s’ties de dos d’ânes » couchés partout sur la route nationale, dans les villages, dans les villes, je crois qu’ils en mettent dans leur chambre à coucher ma foi! Elles sont radicalement efficaces, vous arrivez à vive allure, si elles ne sont pas annoncées, bang!! dedans, ça fesse! Des fois elles n’y sont pas et on les cherche, aucun standard, des p’tites, des grosses, des rondes , des plates, comme les fesses! On traverse ainsi les villages sur la pointe des pieds, c’est la terreur!
Imaginez la nuit!
Enfin je longe la plage, la mexicaine, sans trop intérêt, et après une heure en direction sud toujours, c’est la fracture totale : Les gratte-ciel, les Burger King, les Mac Do, le WalMart immense, le « Mercado Mexicali » qui lui fait concurrence, le boulevard à 6 voies et une rangée de palmiers généreusement arrosés, un terre-plein et des sémaphores qui fonctionnent, des coccinelles partout pleines à craquer de « blancos » qui se cherchent des économies en se payant ces petites courses en coccinelles pour moins que rien et à trois ils ont bourré la pauvre au grand plaisir du chauffeur qui klaxonne de joie!
Moi je suis, j’esquive, je refais un virage en U interdit et je passe devant les « playas des Estades-unidos y otros blancos... », c’est le même scénario qu’à Puerto Vallarta mais le charme n’ y est même pas.
Non, je ne resterai pas à coucher ici ce soir, il y fait trop chaud…c’est bruyant rien ne m’y plaît!
J’arrête faire le plein au monopole national PEMEX (Pétrole de Mexico)… et y prendre un café américain. (C’est ça ou de l’instantané! Ok là !)
Une mexicaine s’installe en face de moi…un type que je n’ai pas encore vu, elle semble avoir des traits d’une tribu des Mayas : Un nez aquilin fort, des narines aplaties et des yeux noirs sous des arcades sourcilières très prononcées et un front fuyant… beaucoup de dents et une en or!!
Elle me conseille de fuir la ville tout comme mon ami François et de me diriger vers une plage au sud chez Félix, qu’elle affectionne particulièrement, à une heure de San Marcos. San Marcos est à une heure et demie d’Acapulco. La route sera longue et pleine de courbes mais pas de montagnes. Elle me met en garde puisque cette route très fréquentée est très « estrecha ».
Estrecha ! Retenez ce mot, ça veut dire étroite.
Quand une mexicaine vous dit qu’elle est « estrecha », c’est que c’est vrai ! mais ça passe. Eh oui! même s’il faut plier les rétroviseurs de temps à autre, ça passe! Je crois que le mot anglais « strecht » doit y être apparenté!
Quand on vous dit une heure, il faut doubler, quand on vous dit que ce n’est pas « lehos » (loin), c’est que c’est au moins le double de ce qu’on vous a dit !! C’est comme ça !
Mes deux cartes de crédit VISA sont refusées chez PEMEX !!!
PEMEX c’est l’Hydro-Québec du Mexique… à part les «Iglésias » (églises) et les bâtiments publics, les seuls qui semblent être construits avec un minimum de normes ce sont ceux là! C’est du sérieux.
Et là on me refuse mes cartes de crédit! Je dois payer en « effectivos » (comptant)… je devrai vérifier auprès de Desjardins et Visa etc…..
Ce sera chez le concessionnaire Toyota que je pourrai faire tout ça. Je serai près du nouvel aéroport, dans le partie neuve d’Acapulco. Le service y est impeccable! Accès à internet, au téléphone, à tout et on vous sert le café et du « pane dulce » à l’air climatisé et où, aux toilettes, le papier est inclus et on peut le jeter directement dans le bol.
Un appel au Québec, à frais virés et une heure plus tard mes cartes sont toujours activées et on m’assure que le problème vient de PEMEX, je n’en reviens pas! Si le président savait ça!
On a vérifié l’état de mes freins et tout ça pour rien, « nada » !! Des sourires et des bon voyage!
Adios Acapulco qui s’étire au sud sur plus de 10 km d’hôtels à flanc de mer où on fait la navette entre l’Aéroport et votre chambre en voiture surdimensionnée pour les CELINE de ce monde!!!!
Ces voitures sont condamnées à ce secteur, c’est sûr!
Ensuite c’est le chapelet interminable de « ristaurantes mexicanos authenticos », ceux qui se climatisent au centre d’Acapulco sont invités à s’y rendre pour y découvrir enfin le « vrai » Mexique. Les coccinelles abondent, les limousines suivent et les autocars aussi.
Je me dois d’arriver à la « playa las Venturas de Copala ,à la Bolumba de Felix » avant le coucher du soleil et la route est en effet « estrecha » longtemps et pleine de « curbas ».
Ce qui devait prendre trois heures en a pris cinq! Mais je suis sur le bord de la mer, je me baigne, je prends ma douche. Il fait un bon vent et j’en suis à ma troisième « CORONA con lemon ».Je vous écris à la table de l’hôtel où ce Felix me reçoit, lui qui est venu passer un mois au Québec il y a cinq ans voir son frère qui travaile comme homme à tout faire chez nous. !
Le lieutenant-capitaine de la « Polizia federal », y a stationné son véhicule et s’est stationné lui-même au bar pour se faire servir une « cervesa especial ». A quel prix ? Je ne le saurai jamais.
Pour la promesse d’y passer deux nuits, il me fait un rabais à 30$ la nuit au lieu de 40$ pour le Lolo-M-7 (voir photo)tout neuf. Un hexagone en planches ajourées surmonté d’un chapeau étanche en rameaux de palmier. C’est aussi l’apparition u filet anti moustique. Au dessus du lit.
C’est loin du 10$ que j’ai payé la veille, mais ça tient la moyenne prévue.
Felix tire profit de tout, la douche est en supplément, la TV est en supplément, l’Internet n’est pas disponible et j’ai branché mon ordino à son système électrique pour un supplément de 0.15$. pour toute la soirée.
Seul ? me dit-il. Un massage?
Un tout inclus avec traitement spécial ? Elle est là en retrait, toute prête, toute mignonne, souriante, on la croirait amoureuse, une bouche humide en forme de cœur pour m’oindre de ses mains pour 80 $. Deux nuits pour 125$. Non Merci! De grâce, gratias! (Photo non incluse)
Après 54 jours j’en suis à 76.66$ par jour. Ça c’est du tout inclus!
C’est un endroit reculé, c’est un labyrinthe de petits bars, petits hôtels, proprets à souhait, connus que des mexicains. Le sien c’est le dernier au bout de la piste chaotique et sinueuse. La mer s’y brise sur d’immenses roches oubliées par des glaciers paresseux et que les innombrables couchers de soleil n’ont pas encore réussi à faire fondre.
Le policier a quitté, il aura bu trois bières et il reprend son service pour la nuit, moi je vais me coucher. J’étais le seul blanc bec à bord!
A plus
Felix est d’origine africaine, il ne sait pas de quel pays, mais il me confirme qu’il y a bel et bien de la discrimination raciale au Mexique, pas autant qu’aux États-Unis mais il le sait, il le sent depuis son enfance. Il est marié à une femme espagnole!!! Il me dit que c’est comme au Brésil où on fait semblant que le problème de la ségrégation n’existe pas!
Se le faire dire par un noir, ça compte!
Je retourne à la mer au coucher du soleil où les pélicans (alcatraz, le nom indigène) se font nombreux et picorent à volonté dans la cafétéria gratuite de la sardine et du ????.
Roberpierre,
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